Egie's Corner

Il parait qu'Egie est trop bavarde... Il parait aussi qu'elle passe souvent du Coca Light...
Mais puisque vous êtes là... Lisez, souriez, partagez...

Cancannons dans le coin (-coin) d'Egie...
Ecrits... et cris.

6.12.06

On n'est pas sérieux quand on a 17 ans...
Mais à 24...?


Non, toujours pas.

(Enfin un tout petit peu plus quand même...)


L'année de mes 24 ans... Ce que je veux?

Ph, les Précieux (Nathalie-Julien-François-Séverine-Lucie) toujours autour de moi, Lui (Gene Kelly) encore et toujours, un sujet de mémoire passionnant, des histoires, des dessins, des rêves, des temps toujours plus forts avec Toi... Et puis aussi un corps qui fonctionne un peu mieux ou qui se fatigue moins facilement au moins... (Ca aide toujours.)

Grande année, me voici à ta porte!

Pensée nocturne...

C'est la nuit qu'on voit le mieux les étoiles...

4.12.06

S'il n'en restait qu'un...


De tous les livres que j'ai eu la chance de lire en presque 24 ans, il est une merveille que je garde précieusement sur ma table de chevet depuis l'âge de 4 ans...

C'est une histoire d'amour improbable entre un arbre et un petit garçon. L'arbre donnera tout, toute sa vie, au petit garçon qui recevra tout, toute sa vie. Jusqu'à ce que...


The Giving Tree, Shel Silverstein.

Poc, Poc, Poc...

Une vieille porte vitrée traditionnelle sertie de cadres en bois. Une vieille poignée en bois, exactement le même modèle que les poignées des salles de classe quand j’allais à l’école. Un pas, deux pas, je referme la porte. Un bonjour, un sourire sont échangés. Et je refais quelques pas.

La première chose qui me marque, c’est le silence. Malgré l’activité de la rue, pas un bruit dans cet antre. A part… à part le bruit sourd de mes pas sur le sol. On dirait qu’il y a un caisson creux sous cette couche de linoléum. Chaque pas fait un « poc ».C’est un son incroyablement agréable, mais pourtant on hésite à le produire pour ne pas troubler le silence des autres personnes présentes. On ne peut pourtant pas rester indéfiniment sur le seuil d’une librairie.

« Poc, poc, poc, poc ». Je choisis un premier rayon parmi toutes ces étagères remplies de chefs d’œuvres. Livres de poche. A la recherche du connu et de l’inconnu, je parcours les étagères. Je m’accroupis pour lire les titres des auteurs en « S-Z » ou me mets sur la pointe des pieds pour ceux en « A-F ». Je salue Zola et Maupassant, fais la révérence devant Simone de Beauvoir, rencontre Nabokov et tchatche cinq minutes avec Pennac. Mes yeux s’arrêtent sur Cauvin. C’est décidé, mon choix ira vers l’humour tendre mais surtout vers « L’Amour Aveugle ».

« Poc, poc, poc ». Rayon suivant, « l’English Corner ». Mes yeux se posent le plus humblement du monde sur William Shakespeare. J.K. Rowling côtoie ici les soeurs Brontë. La littérature british féminine sous deux époques bien différentes. Mélangeons le thème de l’enfance de la première et l‘époque des trois autres, et je jette mon dévolu sur Frances Hodgson Burnett et son « Secret Garden », en espérant rêver autant à travers la lecture du roman que lors du visionnage du film…

Mmmh. Enfance, enfance…

« Poc, poc, poc ». Je passe devant la cuisine, les beaux-arts, « poc, poc, poc », la politique et le jardinage. « Poc, poc, poc »… Rayon littérature jeunesse. Les étagères marron ont fait place à des étagères jaunes. Le linoléum beige résonne toujours autant, mais, lui aussi, est devenu plus lumineux. Mes yeux sautent d’un titre à l’autre. Certains m’attirent, d’autres me repoussent. Un épouvantail qui voyage, porté par des oiseaux, un chat qui fait un câlin à un bouledogue, et… « Cyrano » par Taï-Marc Le Thanh et Rebecca Dautremer. Comment faire rencontrer ma pièce préférée, que dis-je, mon œuvre préférée avec mon domaine de prédilection qu’est l’enfance ? Cette version japonisante de Cyrano m’intrigue plus que tout…

Déjà plus de trente minutes que j’erre dans la librairie, il est temps de se remettre en marche.

« Poc, poc, poc ». Que j’aime le son de ce linoléum creux. Encore un petit tour de présentoir, juste pour faire plaisir à mes oreilles, une dernière fois… « Poc, poc, poc, poc, poc, poc »…

Chaque passage dans ma librairie, c’est la même chose. Parfois je prends plus de plaisir à errer dans cette librairie qu’à lire les œuvres que j’y ai trouvé…C’est le plaisir des yeux, le plaisir des oreilles, le plaisir des mains, le plaisir des narines… Et plaisir des papilles si je feuillette les livres de cuisine…

Qui aurait cru qu’un passage dans ma petite librairie de quartier aurait pu éveiller mes cinq sens ?

Librairie L’écailler, 101, rue du théâtre, 75015 Paris.

(Article paru dans le PasNetMag' n°3 téléchargeable ici.