Egie's Corner

Il parait qu'Egie est trop bavarde... Il parait aussi qu'elle passe souvent du Coca Light...
Mais puisque vous êtes là... Lisez, souriez, partagez...

Cancannons dans le coin (-coin) d'Egie...
Ecrits... et cris.

5.3.07

Frayeurs et tremblements...

Dimanche matin, 7h00.



Fiesta toute la nuit, très bonne soirée, il est temps de rentrer dormir.

On ne tient plus trop bien sur ses talons, mais on met un pied devant l'autre pour rentrer.

Il fait encore nuit, mais bonjour tout de même.

Mlle N. et moi entrons dans le métro, à Gambetta.

Un homme devant nous se retourne sans cesse et me fixe avec de gros yeux ronds.
Grand type.
Tête rase.
Type métisse café au lait
Chapeau, manteau et pantalon noirs.
Pull col roulé rouge.
Gros yeux ronds.
Pas trop rassurée, je presse Mlle N. d'entrer dans un wagon différent
Lui explique qu'un type ne m'inspirait pas confiance dans le premier wagon.
Première station, Père Lachaise, rien à signaler, mais je surveille les portes.
Deuxième station, St Maur, le bonhomme descend de son wagon.
Monte dans le notre en venant s'asseoir derrière nous.
Troisième station, Parmentier, Mlle N. descend.
Me voila seule à présent.
Quelques personnes dans le wagon, et lui.
Deux possibilités: faire mon changement à la prochaine, République.
Ou quelques stations après, à Opéra.
Tout le monde descend à République.
Je descend aussi, pour ne pas me retrouver seule avec lui dans ce wagon.
Couloirs du métro, je me sens toujours aussi suivie.
Un coup d'oeil à chaque tournant me confirme cette sensation.
Il me suit, il me fixe, avec ses gros yeux ronds.
Dans ma tête, tout tourne.
Fuite.
Ne pas trainer.
Ne pas courir.
Pourtant son pas se presse.
Continuer son chemin.
Calmement.
Trouver toujours du monde à côté de qui s'asseoir.
Se rassurer.
Je me mets à m'en vouloir de m'être mise en jupe et bottes la veille.
Ou de ne pas avoir pensé à emmener un pantalon pour le chemin du retour.
Sur le quai, il se cache derrière un distributeur selecta.
Il sort de sa cachette régulièrement pour vérifier que je suis toujours là.
Il me fixe, avec ses gros yeux ronds.
Je regarde le décompte des minutes sur le panneau de délai d'attente du métro.
Chaque minute qui s'écoule me rapproche de la prochaine esquive.
Le métro arrive, même scénario qu'à Gambetta.
Je monte dans un autre wagon.
Il est deux wagons plus loin.
Je le surveille de loin.
Lui aussi me surveille.
Son pull rouge et son chapeau noir me permettent de le garder à l'oeil.
Je le repère de loin.

Il est debout, et ne s'assied pas.
Pour pouvoir réagir si je descends?
Et c'est parti pour une dizaine de stations à égrainer.
Lentement.
Une à une.
Comme les boules d'un chapelet.
Patiemment?
Non.
Impatiemment.
Coups d'oeils perpétuels sur son wagon.
Toujours là?
Est-ce qu'il descend?
Ah non.
Il est toujours là.
Avec ses gros yeux ronds qui me fixent.
Je tremble.
La fatigue en ajoute.
Je suis dans un état d'affolement total.
Est ce que je continue jusqu'à ma station, Commerce?
Station qui donne sur un square sombre?

Est ce que je descends à Motte Piquet, la station avant?
Nous voilà à La Motte Piquet.
Il ne me laisse pas le temps de chercher une réponse.
Il descend de son wagon.
Il avance le long du quai.
Il arrive au niveau de mon wagon.
Il me fixe avec ses gros yeux ronds.
Il s'apprète à entrer dans mon wagon.
La porte se referme.
Il essaie de bloquer la fermeture.

Raté.

Il est coincé sur le quai.
Et moi je suis sauve.
A l'intérieur du wagon.
Je le fixe, sans broncher, sans aucune expression sur le visage.
Mon métro s'en va, je le vois qui me fixe depuis le quai.
Avec ses gros yeux ronds.
Et sa tête pas contente.

Moi. Chamboulée par ce revirement. Quelques instants, une impression de toute puissance. Malgré toute cette angoisse. L'impression de ne pas avoir douté que rien ne pouvait me faire de mal. Was it fate?


Grande expiration de la part de tout mon corps.


Mais surtout de la part de ma cage thoracique libérée.


Grand sourire intérieur.


Béatitude totale de réconfort.


Je descends à Commerce, il fait grand jour, le square est beau, il fait bon, je suis saine, sauve, vivante.





Merci mon ange gardien.

6.12.06

On n'est pas sérieux quand on a 17 ans...
Mais à 24...?


Non, toujours pas.

(Enfin un tout petit peu plus quand même...)


L'année de mes 24 ans... Ce que je veux?

Ph, les Précieux (Nathalie-Julien-François-Séverine-Lucie) toujours autour de moi, Lui (Gene Kelly) encore et toujours, un sujet de mémoire passionnant, des histoires, des dessins, des rêves, des temps toujours plus forts avec Toi... Et puis aussi un corps qui fonctionne un peu mieux ou qui se fatigue moins facilement au moins... (Ca aide toujours.)

Grande année, me voici à ta porte!

Pensée nocturne...

C'est la nuit qu'on voit le mieux les étoiles...

4.12.06

S'il n'en restait qu'un...


De tous les livres que j'ai eu la chance de lire en presque 24 ans, il est une merveille que je garde précieusement sur ma table de chevet depuis l'âge de 4 ans...

C'est une histoire d'amour improbable entre un arbre et un petit garçon. L'arbre donnera tout, toute sa vie, au petit garçon qui recevra tout, toute sa vie. Jusqu'à ce que...


The Giving Tree, Shel Silverstein.

Poc, Poc, Poc...

Une vieille porte vitrée traditionnelle sertie de cadres en bois. Une vieille poignée en bois, exactement le même modèle que les poignées des salles de classe quand j’allais à l’école. Un pas, deux pas, je referme la porte. Un bonjour, un sourire sont échangés. Et je refais quelques pas.

La première chose qui me marque, c’est le silence. Malgré l’activité de la rue, pas un bruit dans cet antre. A part… à part le bruit sourd de mes pas sur le sol. On dirait qu’il y a un caisson creux sous cette couche de linoléum. Chaque pas fait un « poc ».C’est un son incroyablement agréable, mais pourtant on hésite à le produire pour ne pas troubler le silence des autres personnes présentes. On ne peut pourtant pas rester indéfiniment sur le seuil d’une librairie.

« Poc, poc, poc, poc ». Je choisis un premier rayon parmi toutes ces étagères remplies de chefs d’œuvres. Livres de poche. A la recherche du connu et de l’inconnu, je parcours les étagères. Je m’accroupis pour lire les titres des auteurs en « S-Z » ou me mets sur la pointe des pieds pour ceux en « A-F ». Je salue Zola et Maupassant, fais la révérence devant Simone de Beauvoir, rencontre Nabokov et tchatche cinq minutes avec Pennac. Mes yeux s’arrêtent sur Cauvin. C’est décidé, mon choix ira vers l’humour tendre mais surtout vers « L’Amour Aveugle ».

« Poc, poc, poc ». Rayon suivant, « l’English Corner ». Mes yeux se posent le plus humblement du monde sur William Shakespeare. J.K. Rowling côtoie ici les soeurs Brontë. La littérature british féminine sous deux époques bien différentes. Mélangeons le thème de l’enfance de la première et l‘époque des trois autres, et je jette mon dévolu sur Frances Hodgson Burnett et son « Secret Garden », en espérant rêver autant à travers la lecture du roman que lors du visionnage du film…

Mmmh. Enfance, enfance…

« Poc, poc, poc ». Je passe devant la cuisine, les beaux-arts, « poc, poc, poc », la politique et le jardinage. « Poc, poc, poc »… Rayon littérature jeunesse. Les étagères marron ont fait place à des étagères jaunes. Le linoléum beige résonne toujours autant, mais, lui aussi, est devenu plus lumineux. Mes yeux sautent d’un titre à l’autre. Certains m’attirent, d’autres me repoussent. Un épouvantail qui voyage, porté par des oiseaux, un chat qui fait un câlin à un bouledogue, et… « Cyrano » par Taï-Marc Le Thanh et Rebecca Dautremer. Comment faire rencontrer ma pièce préférée, que dis-je, mon œuvre préférée avec mon domaine de prédilection qu’est l’enfance ? Cette version japonisante de Cyrano m’intrigue plus que tout…

Déjà plus de trente minutes que j’erre dans la librairie, il est temps de se remettre en marche.

« Poc, poc, poc ». Que j’aime le son de ce linoléum creux. Encore un petit tour de présentoir, juste pour faire plaisir à mes oreilles, une dernière fois… « Poc, poc, poc, poc, poc, poc »…

Chaque passage dans ma librairie, c’est la même chose. Parfois je prends plus de plaisir à errer dans cette librairie qu’à lire les œuvres que j’y ai trouvé…C’est le plaisir des yeux, le plaisir des oreilles, le plaisir des mains, le plaisir des narines… Et plaisir des papilles si je feuillette les livres de cuisine…

Qui aurait cru qu’un passage dans ma petite librairie de quartier aurait pu éveiller mes cinq sens ?

Librairie L’écailler, 101, rue du théâtre, 75015 Paris.

(Article paru dans le PasNetMag' n°3 téléchargeable ici.

25.11.06

Tellement vrai...

Ce qui est vraiment ressenti a besoin de se vivre.

19.11.06

Perle de littérature enfantine...

"Ceux qui font des vers sont généralement sensibles des pieds".

Philippe Dumas, Victor Hugo s'est égaré.
(Je doute que les enfants comprennent le jeu de mot...)

18.11.06

La flemme sous toutes les coutures... Mais pour notre bien à tous!

Pour sourire, vous utilisez 10 muscles, pour faire la gueule, 65 muscles.
Ne vous fatiguez pas a être faché, souriez!

(Merci à Julien F.)

17.11.06

Une merveille de perle de stage...

Elle ira loin, cette petite...

- Tu sais, Eglantine, je me suis aperçue qu'aujourd'hui, c'était la plus belle journée de ma vie.
- La plus belle journée de ta vie? Pourquoi aujourd'hui?
- Oh ben il y a un oiseau qui vole au dessus de moi dans le ciel, il y a plein de feuilles qui tombent des arbres et il y a le vent qui m'emporte... Oui, vraiment, c'est la plus belle journée de ma vie.

(Le lendemain)

- Alors Mathilde, hier c'était la plus belle journée de ta vie, mais aujourd'hui?
- Aujourd'hui aussi, c'est la plus belle journée de ma vie.
- Aujourd'hui aussi? Et pourquoi aujourd'hui?
- Ben parce qu'il y a toujours plein de feuilles qui tombent des arbres, et puis parce que je joue avec Emma et Anna, et parce qu'il fait beau.

Mathilde T., 5ans et demi, Paris.